Ateliers et bureaux à Rennes

Localisation :

 ZAC Bernard Duval, Rennes (35)

Maîtrise d'ouvrage :

 Groupe Giboire

Surface :

 750 m²

Statut :

 Concours 2021

 MFR architectes Lot E1 / Oyapock architectes Lot E2/ EVP / Nobatek/ H3C / Gamba / CDLP / Le bruit des cailloux

 Perspectiviste : Illulisa

Mur habité en bord de voie ferrée

Le Mur habité 2 s’inscrit dans le prolongement du Mur habité 1. Son implantation et son programme en font une entité singulière au milieu du tissu normalisé alentour aussi bien par son architecture que par son usage. Il constitue à la fois une limite et une ouverture sur le paysage ferroviaire. À la différence du Mur habité 1 se trouvant de plain-pied avec les voies ferrées, le Mur habité 2 se situe lui en contrebas du talus, amorçant le franchissement du boulevard Voltaire et de la Vilaine plus au Nord. Cette situation interroge sur la réelle efficacité qu’il présente contre les nuisances sonores provoquées par le passage des trains vis-à-vis du lot E1 et de l’espace public. 

Le Mur habité 2 s’inscrivant comme un tronçon d’une opération continue d’occupation des bords des voies ferrées, nous avons fait le choix de respecter le plus possible l’écriture architecturale et constructive du Mur habité 1 tout en intégrant les nouvelles contraintes de programme notamment sur les questions d’évolutivités et sur les ambitions environnementales. 

Parti pris Urbain _ La passerelle piétonne 

Le Mur habité 2 est constitué de deux bâtiments distincts, l’un de 2 niveaux accueillant des cellules artisanales comptant pour l’ensemble 250m2 et l’autre de 3 niveaux accueillants 500 m2 d’activités et services. Les 2 sont reliés par une passerelle piétonne et par une peau continue sur les voies ferrées. 

La passerelle piétonne est à la fois un lien physique à l’échelle de la ZAC mais aussi celle qui organise les flux à l’échelle du projet. Elle constitue un « trottoir aérien » entre voies ferrées et espace public dont le parcours dessine le projet architectural. Les contraintes de raccordement au projet des Magasins Généraux ainsi que celles de franchissement du boulevard Voltaire ont nécessité de faire des choix forts qui ont été dictés par la pertinence fonctionnelle de l’opération. Son parcours permet de rythmer le projet, constitué de pleins (les locaux d’artisanats et bureaux) alternés de vides (fenêtres paysagères)

Parti pris architectural _ une mise en valeur du principe constructif. 

Le parti pris architectural de notre proposition reprend une approche commune à l’ensemble de nos projets. Elle repose sur la mise en valeur du dispositif constructif en façade comme vecteur favorisant l’appropriation, l’évolutivité et par conséquent la durée de vie d’un bâtiment. 

Afin d’éviter une transmission des vibrations provoquées par le passage des usagers sur la passerelle, nous avons opté pour une désolidarisation de la structure porteuse de la passerelle de celle qui porte les planchers intérieurs des 2 bâtiments. 

Les portiques bois :

Ils représentent les marqueurs de la trame dans la partition générale que constitue le mur habité. Nous avons préservé un entraxe de 4.8m entre portiques bois en LM pour l’ensemble du Mur habité 2. On les retrouve avec différentes hauteurs et rôles structurels en fonction des différentes portions du projet : 

  • Sur la hauteur d’un RDC pour les portions devant les fenêtres paysagères, ils supportent la passerelle piétonne et le mur dit acoustique.
  • Sur 2 niveaux pour la portion devant les cellules artisanales, ils en supportent la toiture et son débord qui, associés à des tirants métalliques, permettent le support de la passerelle.
  • Sur 3 niveaux pour la portion devant les locaux d’activités, suivant le même principe que devant les cellules artisanales.

Un complexe thermique porteur. 

Les façades sont constituées de MOB porteur en remplissage paille. Un doublage acoustique intérieur en fibre de bois sera prévu en façade Ouest côté voies ferrées pour les locaux artisanaux et d’activités si les mesures acoustiques en étude en démontrent le besoin. 

Nous étudierons, si les objectifs environnementaux et économiques le permettent, le remplacement du mur en MOB paille côté voies ferrées par un mur en béton de terre afin d’apporter plus de masse au bâtiment. Ce dispositif aura un double but : 

  • Améliorer le confort d’été par augmentation de l’inertie du bâtiment
  • Réduire les nuisances sonores et vibratoires générées par le passage des trains

La toiture est elle aussi constituée de caisson remplissage paille couvert par un bac acier nervuré. 

Les menuiseries extérieures seront en bois pour les cellules artisanales et en aluminium pour la partie activités. 

L’écran dit acoustique / Les fenêtres paysagères : 

Le confort acoustique du lot étant difficilement assuré par l’implantation du mur habité en pied de talus de la voie ferrée, nous avons choisi d’orienter le budget vers la qualité, le confort, l’usage. Dans ce sens nous proposons que la façade sur voies ferrées forme une simple peau avec les programmes d’artisanat et d’activités. Reprenant le principe cinétique du Mur habité 1, une modénature commune formant bardage pour les bâtiments et cadrage au droit des fenêtres paysagères assurera la lecture continue de l’ensemble sur les 80 m de façade Ouest. 

De même, suivant les prescriptions de la LPO et les objectifs bas carbone C2 et matériaux biosourcés de niveau 3 de l’opération, nous proposons d’éviter la mise en œuvre de vitrages au droit des fenêtres paysagères. La sécurisation sera assurée par une maille inox, identique à celle des gardes corps, qui sera tendue sur la hauteur du premier niveau. Ce dispositif renforcera la continuité écologique entre le talus et les espaces de pleine terre aménagés au droit des fenêtres paysagères.